jeudi 17 juin 2010

Commémoration des fusillés de St Julien du Verdon

Comme chaque année, le Lycée Masséna honore la mémoires de fusillés de Saint Julien du Verdon. Voici le texte lu à cette occasion, par les élèves de M. Roman, professeur d'Histoire-Géographie :

Le contexte :

Le 6 juin 1944 a lieu le débarquement de Normandie.

La veille, à 20h la BBC diffusa les messages d’exécution du plan vert : « Je me roulerai sur le gazon » et du plan rouge « Méfie-toi du Toréador ». Les maquis
niçois répondant à l’ordre de mobilisation générale procédèrent au rassemblement prévus.
De retour du Mont Ferion, situé au Sud-Est de Levens, à 25 km de Nice, un groupe de résistant niçois fut arrêté à l’occasion d’une opération de ratissage menée par la Wehrmacht et la milice qui avaient cerné le Ferion.
Les cinq jeunes lycéens dont nous honorons la mémoire aujourd’hui ont été transférés à St Julien de Verdon et fusillés en compagnie de 6 autres résistants, le 11 juin 1944. Nous allons vous lire quelques extraits des derniers lettres écrites par deux d’entre eux et adressés à leurs parents le 6 juin 1944.

Les deux lettres :

"Je vous écris ces quelques mots pour vous dire au revoir et non adieu. Au moment où je vous écris vous pouvez croire que j'ai beaucoup de peine mais acceptez-la avec courage, toi papa tu dois mieux comprendre, tu as fait la guerre et lorsque tu es parti tu avais mon âge. Ne me me jugez pas trop durement car le devoir m'appelle et un jour vous serez fiers de moi (...)Surtout ne vous inquiétez pas je ne suis pas le seul à partir. Francis, Roger et tous les copains sont partis avec moi(...) Ne croyez pas que ce soit de l'ingratitude mais les chefs de la Libération nous ont l'ordre de partir."

" Devant les intrigues de la Milice, de la Gestapo et des troupes allemandes, je me suis vu contraint de rejoindre mes camarades du "maquis". Je regrette de vous avoir désobéi et de vous faire de la peine mais j'ai conscience qu'aujourd'hui l'heure a sonné de tous serrer pour libérer notre pays. Ne vous inquiétz pas pour moi, je serai prudent. Prenez des précautions également car l'heure est grave. Tous unis pour la Résistance. Que ceux qui sont des hommes le prouvent."